Monstre sacré... un incontournable de l’Histoire du Fer. Peut être la somme de Deep Purple pour le Hard Rock et de Black Sabbath pour le Heavy Metal diront certains. Mais aussi, à l’évidence, si les passions n’empêchaient pas souvent l’objectivité, peut être devrait on se contenter de la stricte période de vie du groupe. Cependant, quitter cette aire définie en considérant les épisodes satellitaires de l’Histoire de Led Zeppelin, si, c’est finir par s’éloigner du sujet, c’est aussi rendre hommage au blues nourricier de notre courant musical, c’est comprendre ce qu’il y avait avant le Hard Rock, et ce qui en a découlé, tout en faisant le constat d’une époque, c’est être au cœur de la révolution électrique, et c’est titiller l’Histoire du Rock en général.
Il en restera que Led Zeppelin est un pic indestructible à travers une osmose entre quatre musiciens alchimistes, avec toutes les polémiques que cela peut laisser supposer, mais avec un génie de virtuosité innovante indiscutable. Il est la synthèse de toutes les errances et les expérimentations de la musique de la fin des années soixante, que ce soit les Yardbirds, les Who ou encore les Cream. Il est le législateur du riff et du break, l’initiateur du rite du spectacle mi-ange mi-démon, la référence des duels guitare chant, et il n’en a pas oublié d’être le modèle de l’expérimentation ne se satisfaisant jamais de sa gloire acquise, certes, au risque de se perdre, dans le paradoxe d’un fleuron scientifique dont on ne saurait si il doit recueillir notre admiration ou notre angoisse.
Il en restera que Led Zeppelin est un pic indestructible à travers une osmose entre quatre musiciens alchimistes, avec toutes les polémiques que cela peut laisser supposer, mais avec un génie de virtuosité innovante indiscutable. Il est la synthèse de toutes les errances et les expérimentations de la musique de la fin des années soixante, que ce soit les Yardbirds, les Who ou encore les Cream. Il est le législateur du riff et du break, l’initiateur du rite du spectacle mi-ange mi-démon, la référence des duels guitare chant, et il n’en a pas oublié d’être le modèle de l’expérimentation ne se satisfaisant jamais de sa gloire acquise, certes, au risque de se perdre, dans le paradoxe d’un fleuron scientifique dont on ne saurait si il doit recueillir notre admiration ou notre angoisse.
James Patrick Page (Jimmy), est né le 9 janvier 1944 dans une famille « aisée », comme peut l’être une petite bourgeoisie après cinq années de guerre. Son enfance timide et solitaire dans la campagne Londonienne à Epsom cachait le fondateur et stratège musical exubérant de Led Zepppelin. Comme il n’y a pas de secret, c’est très précocement qu’il démontra ses aptitudes « guitaristiques » à l’âge de 13 ans, attiré par le bain musical que le libérateur américain faisait couler sur l’Europe, à travers notamment Elvis Presley, pour une génération en quête d’évasion du post cataclysme mondial et du marasme ambiant.
Rapidement, il assimila les techniques country récemment électrifiées du finger-picking et du flat-picking, décortiqua les jeux des plus éminents dans un apprentissage prolixe, du blues de BB King au folk de Bert Jansch, en passant par son admiration pour Cliff Gallup, (la six cordes de Gene Vincent); passion qui lui fit croiser la route d’un autre novice qui rayonnera également dans l’univers de la guitare : Jeff Beck. Cette saine émulation principalement autodidacte le menât à sa participation dans les petits groupes locaux.
A 15 ans, il fut recruté sous autorisation parentale par Neil Christian and The Crusaders, chanteur rock’n’rollien influent ayant débusqué aussi Ritchie Blackmore et Alvin Lee. Cependant, sans doute trop jeune pour suivre une tournée, il renonça, vite éprouvé, et se tourna vers une école d’art, mettant en veilleuse ses aspirations électriques.
La démangeaison persistante du démon musical lui fit pourtant remettre le pied à l’étrier, et il rencontra Eric Clapton pour une seconde émulation nourricière ; l’amirauté de la guitare s’était croisée !
Puis, ses camarades lancés sur des tentatives de fondation de groupes, Page opta pour une carrière de musicien de studio, sa réputation déjà quasiment établie rapidement assise par un succès, « Diamonds », enregistré avec Jet Harris et Tony Meehan, (ex Shadows), ce qui lui permis de faire la connaissance de John Paul Jones, leur complice de tournée.
Ce foisonnement de production à destination d’une génération émergente de « teenagers » était propice à cette embauche largement pratiquée de musiciens professionnels de studio. Et Page y croisera la route entre autre des Kinks, (« You really a got me »), qui s’en défendent encore, des Who sur « I can’t explain », de Then, en passant par des Eddy Mitchell, Michel Polnareff, (c’est Barbie qui dit non !), et autre Johnny Halliday.
En 1965, Page refusera la proposition des Yardbirds, en quête du remplacement d’un Clapton parti en désaccord total avec de nouvelles orientations musicales qu’il juge être un parjure Pop-rock du groupe. « Little Jimmy Page » conseillera le recrutement de Beck qui, lui, ne se fit pas prier. Peut être peut on discerner ici la prépondérance du pragmatisme chez Page, privilégiant ses acquis de la renommée de session man, à la vie plus aléatoire de groupe errant, à moins que ce ne soit son amitié envers Clapton qui l’ait empêché de devoir se retrouver en porte à faux. Pendant ce temps, il enregistrera deux titres, « She’s just satisfies », et Keep Movin », sans aucun succès.
En 1966, il révise sa position, et il pallie, en s’initiant à la basse de but en blanc, au départ de Paul Samwell-Smith des Yardbirds. Chris Dreja la récupérant derrière lui, laissant vacante une place de guitariste... ou, comment les Yardbirds se retrouvent avec le duo de gratteux sauvages le plus édifiant de la planète, (avec un témoignage pour l’éternité dans le « Blow up » filmé par Antonioni, et un titre « Happening ten years time ago ». Hélas pour cette union, l’instabilité de Beck et ses disputes incessantes avec le chanteur Keith Relf lors de la tournée verra son éviction, mutée bienheureusement en Jeff Beck Group après le recrutement de Rod Stewart, Ron Wood et Jet Harris). En bon Britannique, et à la façon d’un George Harrison, Page pensera dans cette période à lorgner vers les sources indiennes de son ex empire, auprès de Ravi Shankar pour l’apprentissage du sitar.
Sort alors l’album « Little Games », (1967), qui ne satisfera personne, pendant que sévissait les dégâts éthyliques et stupéfiants chers aux groupes de rock, principalement chez le chanteur Keith Relf, jusqu’à ce que Page se retrouve maître à bord, fort de son influence devenue prédominante à grands renforts d’expérimentation en tous genres, de l’utilisation d’archets à l’usage de pédales d’effets. Dans le même temps, Peter Grant s’était emparé du management dans un esprit de grand nettoyage de printemps !
L’été 1968, après le départ du chanteur et du batteur Jim McCarty, le groupe évolue alors en New Yardbirds avec le recrutement de Robert Plant au chant sur les conseils d’un Terry Reid au préalable pressenti, John Bonham à la batterie et John Paul Jones à la basse pour remplacer un Dreja en partance pour une carrière de photographe, (photo verso du 1er album de Led Zeppelin), et, après une tournée triomphante au parfum de galop d’essai, « Led Zeppelin » était enfin baptisé !
En parallèle, Clapton faisait briller son Cream, dans des saturations de guitare et des improvisations délirantes s’éternisant, dans l’arrière plan d’une jeunesse en quête d’écraser l’autoritarisme et l’argent, condamnant la spiritualité occidentale, découvrant la sexualité dans une partouze planétaire, déniant des parents à l’ordre établi, armée d’icônes de rebelle à la Che et de guru sectaire ou pas, d’une jeunesse en marche pour sa révolution, fort de son baby-boom et de l’absence de ses aïeux morts dans les tranchées pour qu’ils vivent ; une jeunesse qui, aujourd’hui, nous ressert insidieusement la même recette, entre nostalgie affligeante et démagogie sournoise, pour réussir à s’accrocher au pouvoir dont elle s’est emparée, sans que ce dernier ait varié, mais avec l’hypocrisie en plus. Les riffs font tout oublier, et ça par contre, c’est une recette efficace qui n’a pas changé. Mais, dans ce contexte, Page s’abreuve d’Aleister Crowley, (dont il finira par acquérir l’ancien manoir sur les bords du Loch Ness), à la mode dans le monde du Rock de l’époque, se passionne pour la magie et l’astrologie, cherchant sa propre révolution dans l’occulte, ce qui donnera l’occasion aux associations bien pensantes d’entourer le groupe de suspicions sataniques, à grands renforts des classiques messages pseudos subliminaux écoutés à l’envers.
Dés 1969, Page sera le guide de Led Zeppelin, imprégnant le groupe de ses directions, de ses expérimentations, compositeur principal comme repreneur de standards, et « métamorphoseur » de titres dont Led Zeppelin oubliera souvent de créditer les véritables auteurs, tant que la justice ne remet pas les pendules à l’heure. Loin d’être un tyran, il sait être le liant du groupe, avec cependant une pédanterie parfois un peu railleuse, mais on le serait à moins. Dans le même temps, il met sa Gibson LP au service du rock et de la démocratisation de l’instrument. Hélas, la route s’accompagne aussi des mirages de la poudre blanche, et, à la dissolution des seringues, s’ajoute celle de Led Zeppelin, dramatiquement, en 1980.
Tiraillé par les démons de la désintoxication, il collabore à la bande originale d’ « Un justicier dans la ville » commandé par Michael Winner, comme dans une sorte de lutte pour revenir à la vie. Puis, il y eut quelques concerts de dinosaures chers à ce début des années 80, notamment avec Clapton et Beck où il n’est que l’ombre de lui-même. Pourtant, succès événementiel aidant, une courte tournée US où on lui adjoint Steve Winwood et Paul Rodgers, ex Bad Company et antérieurement Free, est organisée en 83.
En 84, il forme The Firm avec Rodgers, en s’adjoignant Chris Slade (Manfred Mann) aux fûts, et Tony Franklin (Roy Harper) à la basse. Après un album éponyme, viendra « Mean to business », sur un même créneau Hard FM peu convaincant, et en 86, après ce petit tour... splitta. En parallèle, une collaboration de 1985 pour « Jugula » avec Roy Harper passe très injustement inaperçue.
En 1988, Page sort un premier album solo, « Outrider », égayé d'un intéressant instrumental, « Emerald eyes », et avec un « Prison blues » mettant en scène sa virtuosité de soliste, en s’entourant de Jason Bonham (le fils), et en invitant Plant sur le titre « The only ».
En 1993, on trouvera une association vinylique de Page avec David Coverdale de Whitesnake, qui surprit, intrigua, attira, aussi vite qu’elle fut oubliée, si bien que même la tournée US fut annulée.
Le lourd héritage de l’étiquette Led Zeppelin ayant sûrement contrarié les esprits de ses acteurs en quête de reconnaissance solo, la maturité finit tout de même par entraîner la collaboration de Page et de Plant en 1994, pour une tribulation de World musique épicée d’influence Marocaine et Egyptienne, clairement représentée dans la reprise d’un « Kashmir », finalement annonciateur du parcours. L’oublié, Jones, ne verra pas le succès de cette entreprise qui les mènera sur la route jusqu’en 96 avec la tournée « Unledded », avant de se solidifier dans l’enregistrement de « Walking into Clarksdale » en 97. Page, unique guitariste, se voit là, mis en avant, comme dans une sorte de défi, pour prouver qu’il existe encore, et il en sort vainqueur. Entre rock et acoustique, la tournée 98 sonne comme une nouvelle jeunesse insolente de conquêtes, et Plant, se sentant de plus en plus privé de soleil, clôture cette réunion.
Page incorpore alors les Black Crowes en les sortant temporairement du néant pour une tournée en 94, soldée en 2000 par un album live.
Depuis, le monstre fait des apparitions événementielles, partagé entre implications humanitaires et musique, tout en restant le gestionnaire du passif Led Zeppelin permettant une sorte d’existence post-mortem, notamment à travers la sortie en 2003 de « How the west was won », ou encore de documents vidéos sur la carrière du groupe.
Eternellement, Jimmy Page restera l’Artisan de Led Zeppelin.
Rapidement, il assimila les techniques country récemment électrifiées du finger-picking et du flat-picking, décortiqua les jeux des plus éminents dans un apprentissage prolixe, du blues de BB King au folk de Bert Jansch, en passant par son admiration pour Cliff Gallup, (la six cordes de Gene Vincent); passion qui lui fit croiser la route d’un autre novice qui rayonnera également dans l’univers de la guitare : Jeff Beck. Cette saine émulation principalement autodidacte le menât à sa participation dans les petits groupes locaux.
A 15 ans, il fut recruté sous autorisation parentale par Neil Christian and The Crusaders, chanteur rock’n’rollien influent ayant débusqué aussi Ritchie Blackmore et Alvin Lee. Cependant, sans doute trop jeune pour suivre une tournée, il renonça, vite éprouvé, et se tourna vers une école d’art, mettant en veilleuse ses aspirations électriques.
La démangeaison persistante du démon musical lui fit pourtant remettre le pied à l’étrier, et il rencontra Eric Clapton pour une seconde émulation nourricière ; l’amirauté de la guitare s’était croisée !
Puis, ses camarades lancés sur des tentatives de fondation de groupes, Page opta pour une carrière de musicien de studio, sa réputation déjà quasiment établie rapidement assise par un succès, « Diamonds », enregistré avec Jet Harris et Tony Meehan, (ex Shadows), ce qui lui permis de faire la connaissance de John Paul Jones, leur complice de tournée.
Ce foisonnement de production à destination d’une génération émergente de « teenagers » était propice à cette embauche largement pratiquée de musiciens professionnels de studio. Et Page y croisera la route entre autre des Kinks, (« You really a got me »), qui s’en défendent encore, des Who sur « I can’t explain », de Then, en passant par des Eddy Mitchell, Michel Polnareff, (c’est Barbie qui dit non !), et autre Johnny Halliday.
En 1965, Page refusera la proposition des Yardbirds, en quête du remplacement d’un Clapton parti en désaccord total avec de nouvelles orientations musicales qu’il juge être un parjure Pop-rock du groupe. « Little Jimmy Page » conseillera le recrutement de Beck qui, lui, ne se fit pas prier. Peut être peut on discerner ici la prépondérance du pragmatisme chez Page, privilégiant ses acquis de la renommée de session man, à la vie plus aléatoire de groupe errant, à moins que ce ne soit son amitié envers Clapton qui l’ait empêché de devoir se retrouver en porte à faux. Pendant ce temps, il enregistrera deux titres, « She’s just satisfies », et Keep Movin », sans aucun succès.
En 1966, il révise sa position, et il pallie, en s’initiant à la basse de but en blanc, au départ de Paul Samwell-Smith des Yardbirds. Chris Dreja la récupérant derrière lui, laissant vacante une place de guitariste... ou, comment les Yardbirds se retrouvent avec le duo de gratteux sauvages le plus édifiant de la planète, (avec un témoignage pour l’éternité dans le « Blow up » filmé par Antonioni, et un titre « Happening ten years time ago ». Hélas pour cette union, l’instabilité de Beck et ses disputes incessantes avec le chanteur Keith Relf lors de la tournée verra son éviction, mutée bienheureusement en Jeff Beck Group après le recrutement de Rod Stewart, Ron Wood et Jet Harris). En bon Britannique, et à la façon d’un George Harrison, Page pensera dans cette période à lorgner vers les sources indiennes de son ex empire, auprès de Ravi Shankar pour l’apprentissage du sitar.
Sort alors l’album « Little Games », (1967), qui ne satisfera personne, pendant que sévissait les dégâts éthyliques et stupéfiants chers aux groupes de rock, principalement chez le chanteur Keith Relf, jusqu’à ce que Page se retrouve maître à bord, fort de son influence devenue prédominante à grands renforts d’expérimentation en tous genres, de l’utilisation d’archets à l’usage de pédales d’effets. Dans le même temps, Peter Grant s’était emparé du management dans un esprit de grand nettoyage de printemps !
L’été 1968, après le départ du chanteur et du batteur Jim McCarty, le groupe évolue alors en New Yardbirds avec le recrutement de Robert Plant au chant sur les conseils d’un Terry Reid au préalable pressenti, John Bonham à la batterie et John Paul Jones à la basse pour remplacer un Dreja en partance pour une carrière de photographe, (photo verso du 1er album de Led Zeppelin), et, après une tournée triomphante au parfum de galop d’essai, « Led Zeppelin » était enfin baptisé !
En parallèle, Clapton faisait briller son Cream, dans des saturations de guitare et des improvisations délirantes s’éternisant, dans l’arrière plan d’une jeunesse en quête d’écraser l’autoritarisme et l’argent, condamnant la spiritualité occidentale, découvrant la sexualité dans une partouze planétaire, déniant des parents à l’ordre établi, armée d’icônes de rebelle à la Che et de guru sectaire ou pas, d’une jeunesse en marche pour sa révolution, fort de son baby-boom et de l’absence de ses aïeux morts dans les tranchées pour qu’ils vivent ; une jeunesse qui, aujourd’hui, nous ressert insidieusement la même recette, entre nostalgie affligeante et démagogie sournoise, pour réussir à s’accrocher au pouvoir dont elle s’est emparée, sans que ce dernier ait varié, mais avec l’hypocrisie en plus. Les riffs font tout oublier, et ça par contre, c’est une recette efficace qui n’a pas changé. Mais, dans ce contexte, Page s’abreuve d’Aleister Crowley, (dont il finira par acquérir l’ancien manoir sur les bords du Loch Ness), à la mode dans le monde du Rock de l’époque, se passionne pour la magie et l’astrologie, cherchant sa propre révolution dans l’occulte, ce qui donnera l’occasion aux associations bien pensantes d’entourer le groupe de suspicions sataniques, à grands renforts des classiques messages pseudos subliminaux écoutés à l’envers.
Dés 1969, Page sera le guide de Led Zeppelin, imprégnant le groupe de ses directions, de ses expérimentations, compositeur principal comme repreneur de standards, et « métamorphoseur » de titres dont Led Zeppelin oubliera souvent de créditer les véritables auteurs, tant que la justice ne remet pas les pendules à l’heure. Loin d’être un tyran, il sait être le liant du groupe, avec cependant une pédanterie parfois un peu railleuse, mais on le serait à moins. Dans le même temps, il met sa Gibson LP au service du rock et de la démocratisation de l’instrument. Hélas, la route s’accompagne aussi des mirages de la poudre blanche, et, à la dissolution des seringues, s’ajoute celle de Led Zeppelin, dramatiquement, en 1980.
Tiraillé par les démons de la désintoxication, il collabore à la bande originale d’ « Un justicier dans la ville » commandé par Michael Winner, comme dans une sorte de lutte pour revenir à la vie. Puis, il y eut quelques concerts de dinosaures chers à ce début des années 80, notamment avec Clapton et Beck où il n’est que l’ombre de lui-même. Pourtant, succès événementiel aidant, une courte tournée US où on lui adjoint Steve Winwood et Paul Rodgers, ex Bad Company et antérieurement Free, est organisée en 83.
En 84, il forme The Firm avec Rodgers, en s’adjoignant Chris Slade (Manfred Mann) aux fûts, et Tony Franklin (Roy Harper) à la basse. Après un album éponyme, viendra « Mean to business », sur un même créneau Hard FM peu convaincant, et en 86, après ce petit tour... splitta. En parallèle, une collaboration de 1985 pour « Jugula » avec Roy Harper passe très injustement inaperçue.
En 1988, Page sort un premier album solo, « Outrider », égayé d'un intéressant instrumental, « Emerald eyes », et avec un « Prison blues » mettant en scène sa virtuosité de soliste, en s’entourant de Jason Bonham (le fils), et en invitant Plant sur le titre « The only ».
En 1993, on trouvera une association vinylique de Page avec David Coverdale de Whitesnake, qui surprit, intrigua, attira, aussi vite qu’elle fut oubliée, si bien que même la tournée US fut annulée.
Le lourd héritage de l’étiquette Led Zeppelin ayant sûrement contrarié les esprits de ses acteurs en quête de reconnaissance solo, la maturité finit tout de même par entraîner la collaboration de Page et de Plant en 1994, pour une tribulation de World musique épicée d’influence Marocaine et Egyptienne, clairement représentée dans la reprise d’un « Kashmir », finalement annonciateur du parcours. L’oublié, Jones, ne verra pas le succès de cette entreprise qui les mènera sur la route jusqu’en 96 avec la tournée « Unledded », avant de se solidifier dans l’enregistrement de « Walking into Clarksdale » en 97. Page, unique guitariste, se voit là, mis en avant, comme dans une sorte de défi, pour prouver qu’il existe encore, et il en sort vainqueur. Entre rock et acoustique, la tournée 98 sonne comme une nouvelle jeunesse insolente de conquêtes, et Plant, se sentant de plus en plus privé de soleil, clôture cette réunion.
Page incorpore alors les Black Crowes en les sortant temporairement du néant pour une tournée en 94, soldée en 2000 par un album live.
Depuis, le monstre fait des apparitions événementielles, partagé entre implications humanitaires et musique, tout en restant le gestionnaire du passif Led Zeppelin permettant une sorte d’existence post-mortem, notamment à travers la sortie en 2003 de « How the west was won », ou encore de documents vidéos sur la carrière du groupe.
Eternellement, Jimmy Page restera l’Artisan de Led Zeppelin.
Robert Anthony Plant naquit le 20 aout 1948 à West Bromwich dans une famille aisée, à l’image de Page. A l’adolescence, Plant se laisse submerger par la vague de Blues qui inonde l’Angleterre dans le début des sixties à travers des Muddy Watters et autre Robert Johnson, comme par la marée du Rock’n’Roll, et il abandonne ses études en 1964, au grand dam de la famille, pour écluser les clubs des alentours de Birmingham, poussant sa voix dans des formations d’amateurs comme The Delta Blues Band, ou encore The Crawling King Snakes.
En 1966, les choses sérieuses commencent pour Plant qui intègre son premier groupe professionnel « Listen », où il se fait remarquer au point de signer un contrat chez CBS qui le verra sortir trois singles jusqu’en 67, sans succès cependant.
Il reprend donc le chemin des clubs de ses débuts qui le mène au sein du groupe The Band of Joy en compagnie de John Bonham. Le groupe donnera quelques représentations à Londres jusqu’à début 68, et enregistra quelques démos, à deux doigts de concrétiser sa quête de contrat avec une maison de disques. Face à cet échec, sa route croise celle de Hobbstweedle, un groupe amateur, en même temps qu’il collabore pour quelques enregistrements avec Alexis Korner, icône du Blues anglais.
C’est dans ce contexte qu’il est repéré et contacté par un Page aussitôt conquis, et qui possède déjà assez d’aura pour que Plant rejoigne aussitôt les Yardbirds, laissant tomber ses complices du moment et ses travaux en cours, pour devenir l’une des voix les plus monumentales du Hard Rock.
Il sera, au sein de Led Zeppelin, le compositeur de textes le plus productif, empesé d’une certaine mélancolie, et d’une poésie en décalage avec les schémas types du Hard Rock qu’il mettra en couleur par une des voix les plus puissantes et les plus riches qu’ait connu le circuit, entre hurlements et suraigus de folie.
En 1973, une opération des cordes vocales réduira son cachet, compensé par une richesse vocale lui permettant d’entraîner le public aussi bien dans des univers Folk que Blues, en passant par des ambiances Indiennes ou Celtiques dans un regard tourné tout azimut à l’image de son mariage métissé avec une anglo-indienne en 1969.
Mariage qui sera durement éprouvé dans un dramatique accident de la circulation en août 1975 lors de vacances en Grèce, où Maureen, son épouse conductrice, luttera longuement contre la mort, alors que lui-même, son fils de 3 ans Karac, et la fille de Page, Scarlett, seront atteints de multiples fractures.
En 1977, le drame personnel de la perte de Karac, décédé d’une infection de l’estomac virulente, sera le pic d’une période où Plant est confronté à une série noire d’épreuves de la vie, jusqu’à ce jour de la disparition de John Bonham en 80.
La dissolution de Led Zeppelin devenant alors effective, Plant s’évade dans un parcours plus modeste avec un retour à ses premières amours très bluesy, dans une tournée entre amis avec un groupe formé pour l’occasion, The Honeydrippers.
Sa carrière solo débute commercialement en 1982 avec la sortie de « Pictures at eleven », sorte de répétition du dernier album du dirigeable, dans un créneau plus Pop réaffirmé en 83 avec un « The Principle of moments » encore plus progressif, renouant avec les feux de la rampe et avec la gloire du succès. Il crée alors le label Es Paranza.
En 1984, son immersion éperdue dans le monde de la musique a raison de son couple, et il reforme The Honeydrippers pour un album en invitant Page, Beck, et Nile Rodgers, toujours dans un hommage au Blues.
Vient alors le creux de la vague de sa carrière, à l’image de la réunion ponctuelle de la formation amputée de Led Zeppelin au Live Aid de 85, et de son album « Shaken’n’stirred », sorte d’errance inutile tournant en rond qui ne convaincra personne, et qui le fera entrer dans une traversée du désert qui durera trois ans.
Temps du ressac pour l’ère d’une certaine maturité qui lui fait sortir posément, avec une reconnaissance à nouveau constante du public, tout d’abord « Now and zen » en 88, puis, en 90, « Manic nirvana », qui renouent avec un peu d’agressivité sur un fond sonnant plus Hard, (à noter la ballade hommage à Bonham « Anniversary » sur le deuxième), et « Fate of nations » en 1993 qui peut dérouter. On sent dans cette période sa démarche de retour aux sources à travers des sonorités souvent orientales qui, de toutes façons, habitent Plant dans sa passion du Magreb, et principalement de l'Atlas Marocain.
En ces temps de réconciliations sereines, il répond même favorablement à Page en 95 pour s’embarquer sur le projet de « Unledded » avec sa tournée internationale. L’union durera jusqu’à la tournée de 98 pour l’album « Walking into clarksdale », ne résistant pas à un Page de plus en plus rayonnant, en plein second souffle.
En 1966, les choses sérieuses commencent pour Plant qui intègre son premier groupe professionnel « Listen », où il se fait remarquer au point de signer un contrat chez CBS qui le verra sortir trois singles jusqu’en 67, sans succès cependant.
Il reprend donc le chemin des clubs de ses débuts qui le mène au sein du groupe The Band of Joy en compagnie de John Bonham. Le groupe donnera quelques représentations à Londres jusqu’à début 68, et enregistra quelques démos, à deux doigts de concrétiser sa quête de contrat avec une maison de disques. Face à cet échec, sa route croise celle de Hobbstweedle, un groupe amateur, en même temps qu’il collabore pour quelques enregistrements avec Alexis Korner, icône du Blues anglais.
C’est dans ce contexte qu’il est repéré et contacté par un Page aussitôt conquis, et qui possède déjà assez d’aura pour que Plant rejoigne aussitôt les Yardbirds, laissant tomber ses complices du moment et ses travaux en cours, pour devenir l’une des voix les plus monumentales du Hard Rock.
Il sera, au sein de Led Zeppelin, le compositeur de textes le plus productif, empesé d’une certaine mélancolie, et d’une poésie en décalage avec les schémas types du Hard Rock qu’il mettra en couleur par une des voix les plus puissantes et les plus riches qu’ait connu le circuit, entre hurlements et suraigus de folie.
En 1973, une opération des cordes vocales réduira son cachet, compensé par une richesse vocale lui permettant d’entraîner le public aussi bien dans des univers Folk que Blues, en passant par des ambiances Indiennes ou Celtiques dans un regard tourné tout azimut à l’image de son mariage métissé avec une anglo-indienne en 1969.
Mariage qui sera durement éprouvé dans un dramatique accident de la circulation en août 1975 lors de vacances en Grèce, où Maureen, son épouse conductrice, luttera longuement contre la mort, alors que lui-même, son fils de 3 ans Karac, et la fille de Page, Scarlett, seront atteints de multiples fractures.
En 1977, le drame personnel de la perte de Karac, décédé d’une infection de l’estomac virulente, sera le pic d’une période où Plant est confronté à une série noire d’épreuves de la vie, jusqu’à ce jour de la disparition de John Bonham en 80.
La dissolution de Led Zeppelin devenant alors effective, Plant s’évade dans un parcours plus modeste avec un retour à ses premières amours très bluesy, dans une tournée entre amis avec un groupe formé pour l’occasion, The Honeydrippers.
Sa carrière solo débute commercialement en 1982 avec la sortie de « Pictures at eleven », sorte de répétition du dernier album du dirigeable, dans un créneau plus Pop réaffirmé en 83 avec un « The Principle of moments » encore plus progressif, renouant avec les feux de la rampe et avec la gloire du succès. Il crée alors le label Es Paranza.
En 1984, son immersion éperdue dans le monde de la musique a raison de son couple, et il reforme The Honeydrippers pour un album en invitant Page, Beck, et Nile Rodgers, toujours dans un hommage au Blues.
Vient alors le creux de la vague de sa carrière, à l’image de la réunion ponctuelle de la formation amputée de Led Zeppelin au Live Aid de 85, et de son album « Shaken’n’stirred », sorte d’errance inutile tournant en rond qui ne convaincra personne, et qui le fera entrer dans une traversée du désert qui durera trois ans.
Temps du ressac pour l’ère d’une certaine maturité qui lui fait sortir posément, avec une reconnaissance à nouveau constante du public, tout d’abord « Now and zen » en 88, puis, en 90, « Manic nirvana », qui renouent avec un peu d’agressivité sur un fond sonnant plus Hard, (à noter la ballade hommage à Bonham « Anniversary » sur le deuxième), et « Fate of nations » en 1993 qui peut dérouter. On sent dans cette période sa démarche de retour aux sources à travers des sonorités souvent orientales qui, de toutes façons, habitent Plant dans sa passion du Magreb, et principalement de l'Atlas Marocain.
En ces temps de réconciliations sereines, il répond même favorablement à Page en 95 pour s’embarquer sur le projet de « Unledded » avec sa tournée internationale. L’union durera jusqu’à la tournée de 98 pour l’album « Walking into clarksdale », ne résistant pas à un Page de plus en plus rayonnant, en plein second souffle.
C’est sur le même schéma qu’à l’époque de l’extinction de Led Zeppelin, que Plant repart sur les sentiers de l’austérité, comme dans un besoin d’obscurité et de retraite après les phases de trop grande clarté : il fonde Priory of Brion en 99, pour deux ans de tournées à la mode rustique et authentique.
En 2001, poussé par un entourage qui sait désormais, qu’incontournablement, son nom vaut son pesant d’or, il crée une formation, The Strange Sensations, plus compétente que la précédente pour pouvoir enregistrer son album de 2002, « Dreamland », qui aura un vif succès. 2005, avec « Mighty rearranger », confirmera cette renaissance du chanteur.
Robert Plant, icône malgré lui du Metal, phoenix du Rock.
En 2001, poussé par un entourage qui sait désormais, qu’incontournablement, son nom vaut son pesant d’or, il crée une formation, The Strange Sensations, plus compétente que la précédente pour pouvoir enregistrer son album de 2002, « Dreamland », qui aura un vif succès. 2005, avec « Mighty rearranger », confirmera cette renaissance du chanteur.
Robert Plant, icône malgré lui du Metal, phoenix du Rock.
John Baldwin, dit « John Paul Jones », est né le 3 janvier 1946 à Sidcup, directement baigné dans le monde de la musique avec une mère chanteuse et un père pianiste et arrangeur. Cet univers sera le terreau propice à en faire un puit intarissable de ressources, tant ses influences seront étendues, apprenant ses premières gammes à l’âge de 6 ans au piano.
Sa confrontation directe avec les orchestres éclusant les années 40 et 50, l’univers du Jazz, puis, le déversement en Angleterre du Blues et du Rock, ses apprentissages classiques avec sa formation de pianiste, le conduisent ainsi armé à sa première formation, The Deltas, à l’âge de 15 ans, déjà organiste, et apprenti bassiste depuis un an, avec pour modèles des Jazzmen tel que Ray Brown, ou encore Charlie Mingus.
Il enchaîne à Londres dans une formation, The Jet Blacks, toujours sur le créneau Jazz Rock, jusqu’à cette période décisive de 1962 où il s’acoquine avec Jet Harris et Tony Meehan (ex Shadows), qui lui permettront de croiser la route de Page qui a enregistré récemment leur titre à succès « Diamonds ». A 17 ans, il a ainsi les deux pieds fermement ancrés sur une perspective de carrière professionnelle.
En 1964, il offre sa contribution aux premières expériences au parfum de coup d’épée dans l’eau, avec l’enregistrement d’un titre, « Baja », qui révèle la première utilisation de son nom de scène.
A partir de là, il oeuvrera dans les studios en tant qu’arrangeur pour reprendre le flambeau de Papa, mais aussi bien sûr, comme bassiste ou claviériste, au profit de genres aussi variés que les Rolling Stones, (« She’s a rainbow ») Rod Stewart, Donovan, (« Mellow yellow »), Cat Stevens, Jeff Beck, ou encore Marianne Faithfull et Tom Jones. Cet univers de session man lui fera naturellement croiser très souvent la route d’un Page à la même enseigne, qui finira par faire appel à lui pour une participation sur l’album « Little games » au moment des Yardbirds.
En aout 1968, le mariage se fait avec Page en plein remaniement du groupe ; la recrue, qui s’abandonne à ses aspirations créatives de plus en plus exacerbées pour l’aventure The New Yardbirds qui se mutera en Led Zeppelin, possède à son arc, entre autres cordes, celle d’arrangeur, de joueur d’orgue, de piano, de basse, de flûte, de guitare folk... riche ! Jones sera la personnalité la plus en retrait des membres du groupe, mais, néanmoins, aura une implication et une étendue de compétences déterminantes pour l’existence et le succès du dirigeable. Il restera le pilier refuge et imperturbable du jeu du groupe, étranger aux décadences de Page et Bonham au crépuscule du groupe.
Parallèlement à Led Zeppelin, Jones poursuit ses collaborations en véritable monstre de travail ; Family Dog dés 69, mais aussi ensuite, avec entre autres, Peter Green, Roy Harper, ou encore les Wings, jusque dans la fin des seventies.
A partir des années 80, on le retrouve également dans une foison de participations et de productions, comme avec Heart, The Mission, Brian Eno, Cinderella, Peter Gabriel accompagnant également régulièrement Paul McCartney.
En 1994, tenu écarté du projet Page / Plant, il fait quelques dates avec « The Heart », et on note une collaboration avec la diva énervée Diamanda Galas, sur l’album « The sproting life » sorte de Rock sans guitare ! Jones aux commandes de son propre studio d’enregistrement, chaperonne également, dans la tradition familiale des saltimbanques, le parcours musical de sa fille Jacinda qui perdure le nom de scène de son père.
En 1999, il sort son premier album solo, « Zooma », instrumental, qui sera suivi en 2001 par un « Thunderthief » parfois chanté, (un peu malheureusement sans doute), profondément influencé par la musique celtique, (avec la participation notable du guitariste Robert Fripp de King Crimson), mais tous deux très déroutants et à l’accessibilité incertaine, même si inventifs, et parfois même, réjouissants... séquence culture générale seulement !
Jones poursuit sa route de professionnel de la musique, dans un sérieux appliqué, d’arrangeur, de musicien, ou de producteur, comme avec l’album de The Datsuns.
John Paul Jones, l’application inspirée d’un homme orchestre.
Sa confrontation directe avec les orchestres éclusant les années 40 et 50, l’univers du Jazz, puis, le déversement en Angleterre du Blues et du Rock, ses apprentissages classiques avec sa formation de pianiste, le conduisent ainsi armé à sa première formation, The Deltas, à l’âge de 15 ans, déjà organiste, et apprenti bassiste depuis un an, avec pour modèles des Jazzmen tel que Ray Brown, ou encore Charlie Mingus.
Il enchaîne à Londres dans une formation, The Jet Blacks, toujours sur le créneau Jazz Rock, jusqu’à cette période décisive de 1962 où il s’acoquine avec Jet Harris et Tony Meehan (ex Shadows), qui lui permettront de croiser la route de Page qui a enregistré récemment leur titre à succès « Diamonds ». A 17 ans, il a ainsi les deux pieds fermement ancrés sur une perspective de carrière professionnelle.
En 1964, il offre sa contribution aux premières expériences au parfum de coup d’épée dans l’eau, avec l’enregistrement d’un titre, « Baja », qui révèle la première utilisation de son nom de scène.
A partir de là, il oeuvrera dans les studios en tant qu’arrangeur pour reprendre le flambeau de Papa, mais aussi bien sûr, comme bassiste ou claviériste, au profit de genres aussi variés que les Rolling Stones, (« She’s a rainbow ») Rod Stewart, Donovan, (« Mellow yellow »), Cat Stevens, Jeff Beck, ou encore Marianne Faithfull et Tom Jones. Cet univers de session man lui fera naturellement croiser très souvent la route d’un Page à la même enseigne, qui finira par faire appel à lui pour une participation sur l’album « Little games » au moment des Yardbirds.
En aout 1968, le mariage se fait avec Page en plein remaniement du groupe ; la recrue, qui s’abandonne à ses aspirations créatives de plus en plus exacerbées pour l’aventure The New Yardbirds qui se mutera en Led Zeppelin, possède à son arc, entre autres cordes, celle d’arrangeur, de joueur d’orgue, de piano, de basse, de flûte, de guitare folk... riche ! Jones sera la personnalité la plus en retrait des membres du groupe, mais, néanmoins, aura une implication et une étendue de compétences déterminantes pour l’existence et le succès du dirigeable. Il restera le pilier refuge et imperturbable du jeu du groupe, étranger aux décadences de Page et Bonham au crépuscule du groupe.
Parallèlement à Led Zeppelin, Jones poursuit ses collaborations en véritable monstre de travail ; Family Dog dés 69, mais aussi ensuite, avec entre autres, Peter Green, Roy Harper, ou encore les Wings, jusque dans la fin des seventies.
A partir des années 80, on le retrouve également dans une foison de participations et de productions, comme avec Heart, The Mission, Brian Eno, Cinderella, Peter Gabriel accompagnant également régulièrement Paul McCartney.
En 1994, tenu écarté du projet Page / Plant, il fait quelques dates avec « The Heart », et on note une collaboration avec la diva énervée Diamanda Galas, sur l’album « The sproting life » sorte de Rock sans guitare ! Jones aux commandes de son propre studio d’enregistrement, chaperonne également, dans la tradition familiale des saltimbanques, le parcours musical de sa fille Jacinda qui perdure le nom de scène de son père.
En 1999, il sort son premier album solo, « Zooma », instrumental, qui sera suivi en 2001 par un « Thunderthief » parfois chanté, (un peu malheureusement sans doute), profondément influencé par la musique celtique, (avec la participation notable du guitariste Robert Fripp de King Crimson), mais tous deux très déroutants et à l’accessibilité incertaine, même si inventifs, et parfois même, réjouissants... séquence culture générale seulement !
Jones poursuit sa route de professionnel de la musique, dans un sérieux appliqué, d’arrangeur, de musicien, ou de producteur, comme avec l’album de The Datsuns.
John Paul Jones, l’application inspirée d’un homme orchestre.
John Henry Bonham est né le 31 mai 1948 à Redditch, dans une famille aisée et enviée, pour devenir peut être le premier « batteur-héro », par sa puissance phénoménale régnant sur toutes les seventies.
Sa condition de nanti chahuté en fera un belliqueux adepte du coup de poing dés l’enfance, et, par extension amusante, on l’imagine tapant sur tout ce qui traîne, cherchant sur toute caisse de résonance le rythme du coquard... mais non, Bonham frappe, d’un coté pour se défendre, de l’autre pour la musicalité ! Ainsi, très tôt envahi par le démon de la percussion, il recevra en cadeau une batterie d’occasion à l’âge de 15 ans, à laquelle il vouera une sorte de culte affectif presque mystique.Puis, à 16 ans, fan de Buddy Rich et Ginger Baker, il intègre son premier groupe, Terry Web and the Spiders, et abandonne ses études avec la conviction de devenir batteur professionnel. L’aventure avec le groupe se termine avec une idylle qui le conduira au mariage dés 1965, manquant de lui faire abandonner son projet pour une existence moins aléatoire. Fort heureusement, la réalité matérielle de la vie le pousse en fait, à nouveau, à mettre son talent au profit de différents groupes comme A Way of Life, et The Crawling King Snakes où sévit le hurleur Robert Plant.
Il recroise ce dernier fin 1967 dans The Band of Joy pour une amitié naissante qui ne décroîtra jamais. Malgré leurs efforts, le groupe n’atteindra pas ses objectifs de professionnalisation et splittera. En 68, même Joe Cocker cherche à le démarcher tant sa réputation de frappeur virtuose est faite, alors que Bonham gagne grassement sa vie avec Tim Rose en plein projet de tournée qui ne verra jamais le jour.
En effet, sous les appels du pied répétés et insistants d’un Page conseillé par un Plant fraîchement recruté, il privilégie cette amitié, et intègre The New Yardbirds. Led Zeppelin sera l’histoire de sa vie... et de sa mort.
Après 12 années de frappes puissantes caractérisées par son utilisation des dynamiques, le gong retentit une fois de trop : adepte des bars, la légende dit que 40 vodkas en 4 heures de temps auront eu raison de Bonham, le 25 septembre 1980, dans la maison de Windsor appartenant à Page. Celui qui aurait dû être le père tranquille, malgré ses javas parfois viriles et sa passion pour les automobiles de luxe, car privilégiant sitôt que l’occasion se présentait, le retour à la terre et à la famille, s’est éteint, étouffé dans son coma éthylique, rejoignant nombre de drame de l’alcoolisme, surtout après ce tragique jour du 19 février de la même année avec la disparition de Ronald Belford Scott (Acdc).
Bonham frappait fort, mais ce n’est pas l’essentiel ; il frappait juste, et son geste était parfait. C’est sans doute là, que réside son testament pour des générations de petits cogneurs en herbe, ou même d’autres musiciens confirmés qui en ont fait une référence, à l’image de son propre fils, Jason Bonham, ayant repris les baguettes, y compris au profit d’un Page, d’un Plant, et d’un Jones lors de collaborations ponctuelles dans un parcours au goût de pèlerinage.
La frappe de Bonham fera encore longtemps résonner la mort de Led Zeppelin.
Plus proches d’une origine favorable, tous des surdoués précoces en herbe, rapidement confrontés au professionnalisme des studios, ces quatre là, à l’envers des clichés que le monde du Rock traîne derrière lui, en aout 1968, en pleine effervescence du joug des Beatles et des Rolling Stone, ont signé pour un destin sans commune mesure la croisée de leurs destins au sein des New Yardbirds, préambule au monumental Led Zeppelin qui bouleversera le Rock et la musique en général.
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