Nous sommes fin août 1968 : Page, Plant, Jones, Bonham ; The New Yardbirds est là, juste devant Peter Grant (1930-1995), leur inspiré et ambigu manager. Début septembre, « Train kept a rollin’ », un standard de Blues, résonne pour une première répétition : le feeling est bien là, époustouflant, délirant, dans une exceptionnelle symbiose !
Dés le 7 septembre, le groupe honore sa tournée prévue en Scandinavie, pour solder ses obligations contractuelles, dans une explosion de talents s’apprivoisant sur des titres issus du passif de Page au sein des Yardbirds, tels que « White summers », « How many more times » ou encore « Dazed and confused ». L’alchimie se précise à chaque représentation, recueillant chaque fois les ovations d’un public conquis. La fin du mois est déjà là, et la formation est avide d’enregistrer un album dés son retour en Angleterre pour enchaîner avec une tournée.
Dés le 18 octobre, le groupe brûle les planches anglaises, et le 25, sera donné le premier concert sous l’empreinte mythique de « Led Zeppelin », alors que le 9 novembre sera leur première représentation Londonienne.
L’appellation viendrait de Keith Moon, batteur des Who, alors qu’en 1967, lors d’une session d’enregistrement du « Beck’s boléro », en compagnie de Page, Beck, Jones et Nicky Hopkins, il avait donné son appréciation pour le moins perplexe sur une éventuelle formation de groupe avec les musiciens présents, excepté Jones qui aurait été remplacé par John Entwistle, (des Who également) ; ainsi, de l’expression détournée « to go down like a lead balloon », serait donc resté « Led Zeppelin ».
Dés le 7 septembre, le groupe honore sa tournée prévue en Scandinavie, pour solder ses obligations contractuelles, dans une explosion de talents s’apprivoisant sur des titres issus du passif de Page au sein des Yardbirds, tels que « White summers », « How many more times » ou encore « Dazed and confused ». L’alchimie se précise à chaque représentation, recueillant chaque fois les ovations d’un public conquis. La fin du mois est déjà là, et la formation est avide d’enregistrer un album dés son retour en Angleterre pour enchaîner avec une tournée.
Dés le 18 octobre, le groupe brûle les planches anglaises, et le 25, sera donné le premier concert sous l’empreinte mythique de « Led Zeppelin », alors que le 9 novembre sera leur première représentation Londonienne.
L’appellation viendrait de Keith Moon, batteur des Who, alors qu’en 1967, lors d’une session d’enregistrement du « Beck’s boléro », en compagnie de Page, Beck, Jones et Nicky Hopkins, il avait donné son appréciation pour le moins perplexe sur une éventuelle formation de groupe avec les musiciens présents, excepté Jones qui aurait été remplacé par John Entwistle, (des Who également) ; ainsi, de l’expression détournée « to go down like a lead balloon », serait donc resté « Led Zeppelin ».
Le premier album a été enregistré début octobre 68 à Londres, dans une totale frénésie en 1 jour et ½, grâce à l’aide financière de l’imposant Grant, qui s’empresse de décrocher mystérieusement un contrat de 200 000$ pour 5 disques avec Atlantic records, en toute indépendance de manœuvre, et avec la création d’un organe gérant les droits des créations du groupe : « Superhype publishing ». Cela tient du miracle, et, alors que le lendemain de Noël, Led Zeppelin, (vérifiant l’adage que nul n’est prophète en son pays, surtout lorsque les Beatles tiennent déjà le devant de la scène, et de la presse surtout), entame sa tournée américaine en remplacement d’un Jeff Beck’s Group déficient, il sort aux Etats-Unis, en janvier 69, l’album « Led Zeppelin » aux relents magiquement alourdis de Blues et de Folk, mais entaché par une appropriation du morceau « Babe I’m gonna leave you », (interprété par ailleurs par Joan Baez dés 1963), et qui sera crédité à partir de 1990 seulement, à Anne Bredon ; mais l’arrangement est bien de Page le rusé ! Par contre, le très oriental « Black mountain side » avec ses percussions indiennes, faute de procès, n’a jamais était ré attribué à Bert Jansch, idole folk de Page, qui avait enregistré ce morceau dés 1966. « I can’t quit you baby » et « You shock me », sont des reprises du bluesman Willie Dixon. On y trouvera également « Good times bad times » qui sera le premier 7’ du groupe le 10 mars 69, mais surtout le morceau peut être le plus emblématique des prestations live du groupe : « Dazed and confused », souvent muée en improvisation dépassant régulièrement les 35 minutes, et célèbre pour son passage de guitare joué par Page à l’aide d’un archet de violoncelle. L’histoire de ce titre déjà interprété à l’époque Yardbids serait aussi ambiguë, puisque ce morceau, avec des paroles différentes, est attribué à Jake Holmes sur un enregistrement de 1967. « You’re time is gonna come » inaugure, lui, l’orgue de Jones. Mais tout cela est peut être le sens de la recette Led Zeppelin dans le travail de Page et ses comparses : la musique vient de quelque part, et eux, ils font un amalgame de génie de leurs influences.
Cette année 69, bien loin du tête à queue, sera au contraire celle du « tout droit, à fond à fond » ! Led Zeppelin ouvre, lors sa tournée, pour des groupes comme Jethro Tull, Vanilla Fudge, Alice Cooper, et aussi un Iron Butterfly, qui renoncera à ce combat de lourd-léger, à Boston, après que le dirigeable eut ruiné le public durant un show légendaire de quatre heures. Puis, un crochet scandinave pour parfaire l’armada d’uppercuts, pendant que l’Angleterre découvre, d’un autre œil, son enfant cette fois auréolé de gloire US, et finit par prendre le train en marche lors de son retour en terre natale en mars, alors que la fin du mois leur permet d’acquérir enfin l’album. Puis, rebond en territoire américain, où, certains morceaux passant la demie heure d’improvisation virtuose devant un public convaincu, il fallait se rendre à l’évidence que Led Zeppelin pouvait désormais voler de ses propres brûleurs! Suivra un nouvel aller et retour, dans le rythme fou de la politique promotionnelle agressive d’Atlantic qui jugera le moment opportun pour que le groupe se penche sur le deuxième album. Les sessions d’enregistrements se mêleront aux représentations et aux frasques des membres du groupe de plus en plus sulfureuses, entre groupies malmenées, came, beuveries belliqueuses et ravageuses, tentatives éthyliques de viols sur une éminente journaliste du présentable « Life », réaménagements personnalisés de design de différentes aires d’hôtellerie, etc. Et ainsi, en cet automne 69, sort « Led Zeppelin II », chef d’œuvre déterminant pour l’Histoire du Hard Rock, descendu en flamme par la presse, (déjà !), pour des raisons de bienséances, ou de sombres histoires de... presse (!), à l’image d’un magazine Rolling Stones qui se la joue torche-cul dans ses critiques, en pleine bassesse revancharde depuis que son rédacteur en chef s’était vu refuser le management du groupe. Hélas, là aussi, le titre phare qui exhortera bien des foules, « Whole lotta love », à l’origine « You need love », ne sera ré-attribué à Dixon qu’après procès. Suivront aussi ceux perdus pour « Bring it on home » et « The lemon song ». Moins sulfureux, on y trouve « Moby dick », qui sera propice à toutes les improvisations délirantes de Bonham aux fûts.
En pleine agonie des Beatles et marasme des Rolling Stones après le décès de Brian Jones, Led Zeppelin attaque l’année 70 sur les chapeaux de roue, gagnant définitivement les suffrages du public anglais, avec une tournée nationale qui tient son apothéose au Royal Albert Hall de Londres. En même temps, la vente du single « Whole lotta love » atteint des sommets. C’est là que Plant se distingue pour la première fois dans le domaine de la conduite automobile, et sa convalescence dure un mois avant la reprise du tour. Lors de son passage en Scandinavie, la famille Zeppelin, (du comte inventeur du dirigeable), tentera d’interdire le nom du groupe et l’entraînera à jouer préventivement sous le nom de « The Nobs » pour sa représentation à Copenhague, dans une rocambolesque débilité, vite effacée par le départ au printemps pour les USA, pour deux mois sur fond de turbulences de maintien de l’ordre dans un climat de tensions anti guerre du Vietnam. Et déjà, le groupe rentre en terre Galloise pour composer, cette fois, plus sereinement, son troisième album. Enregistrement fait, Led Zeppelin reprends le chemin des Etats-Unis pour y jouer ses futurs titres, et juste avant la sortie de « Led Zeppelin III » (avec sa pochette surprise à disque rotatif), début octobre, le dirigeable est élu groupe de l’année par les lecteurs du Melody Maker ; les critiques de presse n’adhèrent pourtant toujours pas, profitant du trouble, créé par une orientation plus folk et mélodique, chez un public qui, pourtant, s’empresse d’acquérir la nouvelle galette. Entre déconvenue et satisfaction, Led Zeppelin disparaît pour un temps mort enfin mérité, après ces deux folles années... et fin décembre, les sessions d’enregistrements de l’album suivant commencent déjà !
1971. Led Zeppelin vous présente ses meilleurs vœux avec la mise au point de, peut être, le fleuron de sa discographie : « Led Zeppelin IV », révélant les attirances de Page, puisque celui-ci a commandé une illustration de l’intérieur de la pochette tout droit sortie de l’iconographie des jeux de tarot. De plus, l’ambiance énigmatique et symbolique est renforcée dans les graphismes utilisés, mais aussi dans l’usage de signes sensés caractériser chaque musiciens, et desquels, communément, on tirera pour cet album sans titre, le nom de « Zoso ». Musicalement, le titre « Stairway to heaven », seul vrai texte au parfum occulte du dirigeable, (devenu une référence guitaristique et emblématique du Rock), efface presque ceux comme « Black dog » qui doit la magie de sa puissance à Jones, « Rock’n’roll » et autres joyaux, déchaînant les foules dés le début de la tournée test anglaise du printemps, malgré son coté intimiste par les lieux de représentations retenus. Le groupe lui-même transcende désormais tous les publics, comme au mois de juillet en Italie, où l’affrontement police-fans verra perdant, l’intégralité du matériel d’un Led Zeppelin contraint de battre en retraite, dans un véritable foutoir à la Milanaise. La tournée de présentation des nouveaux titres s’enchaînera aux Etats-Unis, au Japon, à nouveau en Angleterre, dans la même liesse. L’album sorti en novembre est un raz de marée, recueillant cette fois les suffrages des organes de presse de retour à la raison, enclins de toutes façons à ne pas vouloir perdre ses lecteurs. Led Zeppelin est porté au sommet de l’Everest du Rock ; c’est la gloire et la fortune ! Donc, ce sont les débuts des jalousies et des mesquineries : ces hurleurs bruyants et sulfureux heurtent le bien pensant, et naissent les premières rumeurs de suspicions de satanisme et d’occultisme, à la mode chez les grenouilles de bénitiers pour les 15 ans à venir dans le monde du Hard Rock, sauf que la jeunesse est en train de botter le cul à une spiritualité occidentale en déclin. Greaaat Year !
Le début de l’année 72 verra le commencement de l’écriture de l’album suivant, suivi par ses sessions d’enregistrements très échelonnées, mais le succès étant là, les tournées reprennent prioritairement, engrangeant des revenus colossaux, des USA à l’Australie, en repassant par l’Angleterre et le Japon. Pendant que Page et Plant profite du calme relatif de cette année pour parfaire à l’occasion leurs influences orientales, (réalisant même des enregistrements avec l’orchestre philharmonique de Bombay), Grant, lui, est aux anges devant la réussite de ses compétences de management. Il aura finalement joué de cette relation conflictuelle avec la presse en entretenant lui-même les mystères sur le groupe, du refus pur et simple d’interviews à l’absence de nom du groupe sur les pochettes d’album parfois sans titres, entretenant l’apparente primauté du compartiment musical. Du sulfureux et de l’intriguant, il en aura fait transpirer chez le fan le sentiment d’être le seul « initié » à même de « connaître » Led Zeppelin, contrairement à l’establishment médiatique ou moral. Des frasques des musiciens aux siennes, lorsqu’il joue du coup de poing sur scène pour les preneurs de sons de bootleg ou qu’il menace de son imposante stature des promoteurs récalcitrants, du coté obscur de certains des membres au sien, magnat des affaires et stratège commercial aux victoires parfois tellement incroyables, qu’incompréhensibles sans une arrière pensée négative, Grant aura créé ce rayonnement de Led Zeppelin, certes sur la base propice d’un clan de musiciens hors pairs, en usant de la révolution culturelle en marche et de la psychologie du fan de Rock, tout en l’assénant à coup de marchandising révolutionnaire. En 72, Page, alors en ménage, défraye la chronique en débutant une relation avec une pré adolescente de 14 ans : qu’à cela ne tienne, c’est la révolution sexuelle, et pendant ce temps, le contrat Led Zeppelin leur assure 90% de la recette de leurs représentations. Du jamais vu ! Le dirigeable est devenu une usine armée de moyens monumentaux, en hommes et en logistique, presque entièrement auto financée, et engrange des sommes considérables, en dizaine de millions de dollars par an.
Mais le fond demeure : quatre musiciens d’exception. Leur impact live n’est pas usurpé, quantitativement et qualitativement ; en 1973, ils peuvent s’offrir un Boeing 707 décoré aux couleurs de Led Zeppelin, appelé pour l’occasion « Starship », qui les conduira tout l’été dans un tour marathon à travers les Etats-Unis, après avoir parcouru l’Europe tout le début de l’année. Richard Cole, leur tour-manager plus qu’ambigu, sera suspecté d’avoir dérobé une recette de 200 000 $ durant la tournée. « Houses of the holy », pourtant prêt depuis fin 72, n’est sorti qu’en mars à cause d’un problème technique d’impression de pochette, (qui par ailleurs, aurait presque pu être taxée de pédophile, comme le fut celle d’un Blindfaith ou d’un Scorpions en leur temps, au gré de mal baisés à l’esprit tordu) ; le public s’était rué à nouveau dans les bacs, découvrant de nouvelles influences Reggae et Funk, et, désormais, il écroule les records d’affluence aux concerts de Rock. « The rain song » par exemple, est l’un des morceaux plein de finesse qui commencera à déstabiliser certains fans, mais touche un autre public. On y trouve aussi le titre « No quarter » qui sera le théatre des délires de Jones en live, y mélangeant tous les styles, jusqu’au classique. Pendant ce temps, Joe Massot en profite pour tourner des scènes du film « The song remains the same » qui sortira en 76. Et en automne, c’est un Led Zeppelin à genoux qui s’arrête, sensé entamer l’élaboration de son sixième opus ; Jones se tâte pour accepter la direction des chœurs de la cathédrale de Winchester qui lui permettrait de s’évader, et Plant, malgré son Melody Maker Award de meilleur chanteur reçu, a la voix détruite par les représentations incessantes, et sera opéré de la gorge dans le plus grand secret.
L’échéance du contrat avec Atlantic arrivant à son terme, Led Zeppelin ouvre le bal de 1974 en annonçant la création pour octobre de sa maison de disque, « Swan song » ; Grant asseyant encore plus l’autonomie du groupe et ses recettes, débauchera avec réussite Bad Company, Roy Harper, ou encore Pretty Things qui dépucellera Swan Song avec le single « Is it only love ». Le groupe passe ce début d’année en stand by complet, et seul Page travaille sur le futur album. Dés février, reprennent les sessions d’enregistrements. « Physical graffiti », bouclé en mai, sera l’album le plus long à enregistrer, au gré d’une certaine usure peut être, mais aussi, d’une certaine raison et d’une certaine maturité sans doute. Des propositions de festivals estivaux sont déclinées, pour privilégier le tournage de Massot remplacé par Peter Clifton, et la clôture du travail de l’album en cours. Le calme avant la tempête ! La plus grosse tournée jamais élaborée prend forme dans les esprits.
1975 débute par des représentations Européennes laborieuses avec un Plant peu convaincant tout juste remis, et un Page diminué qui s’est fracturé deux doigts accidentellement. Ce n’est qu’au mois de février, pendant le passage US, que « Dazed and confused » peut être rejoué, ré ouvrant les portes des improvisations les plus folles au groupe, alors que la fin de mois voit la sortie du double album « Physical graffiti » dans sa pochette élaborée, qui explose les ventes aussitôt, avec entre autres les 9 minutes 41 d’un « Kashmir » oriental au possible, annonciateur de l’axe de plus en plus prépondérant de Page et Plant. La machine de guerre munie de son moteur neuf a terminé son rodage et ses ajustements. Un temps de pause, ponctué par quelques concerts Londoniens réunissant dans les 85 000 fans, mettra les bêtes au retour au calme, excepté un exode fiscal afin se soustraire à la gourmandise perceptrice de l’Angleterre. La machine Led Zeppelin est à son zénith de gloire et de revenus. Mais, après un séjour touristique dans l’Atlas marocain cher à Plant, survient le coup du sort ; poursuivant ses vacances à l’île de Rhodes, il est victime en famille d’un terrible accident de voiture, dont les conséquences entraîneront l’annulation pure et simple de la tournée mondiale. Du cataclysme aux catastrophes... Grant s’attelle en désespoir de cause, à la sortie du film pour nourrir des fans brutalement dépités et affamés, et il encourage Page à travailler sur un nouvel album, en compagnie d’un Plant en fauteuil roulant, entamant tout juste une rééducation ardue. Tant bien que mal, et marqué par les événements, le septième album sera enregistré en novembre à Munich. Début décembre, Plant chantera assis dans une représentation inutile...
En pleine agonie des Beatles et marasme des Rolling Stones après le décès de Brian Jones, Led Zeppelin attaque l’année 70 sur les chapeaux de roue, gagnant définitivement les suffrages du public anglais, avec une tournée nationale qui tient son apothéose au Royal Albert Hall de Londres. En même temps, la vente du single « Whole lotta love » atteint des sommets. C’est là que Plant se distingue pour la première fois dans le domaine de la conduite automobile, et sa convalescence dure un mois avant la reprise du tour. Lors de son passage en Scandinavie, la famille Zeppelin, (du comte inventeur du dirigeable), tentera d’interdire le nom du groupe et l’entraînera à jouer préventivement sous le nom de « The Nobs » pour sa représentation à Copenhague, dans une rocambolesque débilité, vite effacée par le départ au printemps pour les USA, pour deux mois sur fond de turbulences de maintien de l’ordre dans un climat de tensions anti guerre du Vietnam. Et déjà, le groupe rentre en terre Galloise pour composer, cette fois, plus sereinement, son troisième album. Enregistrement fait, Led Zeppelin reprends le chemin des Etats-Unis pour y jouer ses futurs titres, et juste avant la sortie de « Led Zeppelin III » (avec sa pochette surprise à disque rotatif), début octobre, le dirigeable est élu groupe de l’année par les lecteurs du Melody Maker ; les critiques de presse n’adhèrent pourtant toujours pas, profitant du trouble, créé par une orientation plus folk et mélodique, chez un public qui, pourtant, s’empresse d’acquérir la nouvelle galette. Entre déconvenue et satisfaction, Led Zeppelin disparaît pour un temps mort enfin mérité, après ces deux folles années... et fin décembre, les sessions d’enregistrements de l’album suivant commencent déjà !
1971. Led Zeppelin vous présente ses meilleurs vœux avec la mise au point de, peut être, le fleuron de sa discographie : « Led Zeppelin IV », révélant les attirances de Page, puisque celui-ci a commandé une illustration de l’intérieur de la pochette tout droit sortie de l’iconographie des jeux de tarot. De plus, l’ambiance énigmatique et symbolique est renforcée dans les graphismes utilisés, mais aussi dans l’usage de signes sensés caractériser chaque musiciens, et desquels, communément, on tirera pour cet album sans titre, le nom de « Zoso ». Musicalement, le titre « Stairway to heaven », seul vrai texte au parfum occulte du dirigeable, (devenu une référence guitaristique et emblématique du Rock), efface presque ceux comme « Black dog » qui doit la magie de sa puissance à Jones, « Rock’n’roll » et autres joyaux, déchaînant les foules dés le début de la tournée test anglaise du printemps, malgré son coté intimiste par les lieux de représentations retenus. Le groupe lui-même transcende désormais tous les publics, comme au mois de juillet en Italie, où l’affrontement police-fans verra perdant, l’intégralité du matériel d’un Led Zeppelin contraint de battre en retraite, dans un véritable foutoir à la Milanaise. La tournée de présentation des nouveaux titres s’enchaînera aux Etats-Unis, au Japon, à nouveau en Angleterre, dans la même liesse. L’album sorti en novembre est un raz de marée, recueillant cette fois les suffrages des organes de presse de retour à la raison, enclins de toutes façons à ne pas vouloir perdre ses lecteurs. Led Zeppelin est porté au sommet de l’Everest du Rock ; c’est la gloire et la fortune ! Donc, ce sont les débuts des jalousies et des mesquineries : ces hurleurs bruyants et sulfureux heurtent le bien pensant, et naissent les premières rumeurs de suspicions de satanisme et d’occultisme, à la mode chez les grenouilles de bénitiers pour les 15 ans à venir dans le monde du Hard Rock, sauf que la jeunesse est en train de botter le cul à une spiritualité occidentale en déclin. Greaaat Year !
Le début de l’année 72 verra le commencement de l’écriture de l’album suivant, suivi par ses sessions d’enregistrements très échelonnées, mais le succès étant là, les tournées reprennent prioritairement, engrangeant des revenus colossaux, des USA à l’Australie, en repassant par l’Angleterre et le Japon. Pendant que Page et Plant profite du calme relatif de cette année pour parfaire à l’occasion leurs influences orientales, (réalisant même des enregistrements avec l’orchestre philharmonique de Bombay), Grant, lui, est aux anges devant la réussite de ses compétences de management. Il aura finalement joué de cette relation conflictuelle avec la presse en entretenant lui-même les mystères sur le groupe, du refus pur et simple d’interviews à l’absence de nom du groupe sur les pochettes d’album parfois sans titres, entretenant l’apparente primauté du compartiment musical. Du sulfureux et de l’intriguant, il en aura fait transpirer chez le fan le sentiment d’être le seul « initié » à même de « connaître » Led Zeppelin, contrairement à l’establishment médiatique ou moral. Des frasques des musiciens aux siennes, lorsqu’il joue du coup de poing sur scène pour les preneurs de sons de bootleg ou qu’il menace de son imposante stature des promoteurs récalcitrants, du coté obscur de certains des membres au sien, magnat des affaires et stratège commercial aux victoires parfois tellement incroyables, qu’incompréhensibles sans une arrière pensée négative, Grant aura créé ce rayonnement de Led Zeppelin, certes sur la base propice d’un clan de musiciens hors pairs, en usant de la révolution culturelle en marche et de la psychologie du fan de Rock, tout en l’assénant à coup de marchandising révolutionnaire. En 72, Page, alors en ménage, défraye la chronique en débutant une relation avec une pré adolescente de 14 ans : qu’à cela ne tienne, c’est la révolution sexuelle, et pendant ce temps, le contrat Led Zeppelin leur assure 90% de la recette de leurs représentations. Du jamais vu ! Le dirigeable est devenu une usine armée de moyens monumentaux, en hommes et en logistique, presque entièrement auto financée, et engrange des sommes considérables, en dizaine de millions de dollars par an.
Mais le fond demeure : quatre musiciens d’exception. Leur impact live n’est pas usurpé, quantitativement et qualitativement ; en 1973, ils peuvent s’offrir un Boeing 707 décoré aux couleurs de Led Zeppelin, appelé pour l’occasion « Starship », qui les conduira tout l’été dans un tour marathon à travers les Etats-Unis, après avoir parcouru l’Europe tout le début de l’année. Richard Cole, leur tour-manager plus qu’ambigu, sera suspecté d’avoir dérobé une recette de 200 000 $ durant la tournée. « Houses of the holy », pourtant prêt depuis fin 72, n’est sorti qu’en mars à cause d’un problème technique d’impression de pochette, (qui par ailleurs, aurait presque pu être taxée de pédophile, comme le fut celle d’un Blindfaith ou d’un Scorpions en leur temps, au gré de mal baisés à l’esprit tordu) ; le public s’était rué à nouveau dans les bacs, découvrant de nouvelles influences Reggae et Funk, et, désormais, il écroule les records d’affluence aux concerts de Rock. « The rain song » par exemple, est l’un des morceaux plein de finesse qui commencera à déstabiliser certains fans, mais touche un autre public. On y trouve aussi le titre « No quarter » qui sera le théatre des délires de Jones en live, y mélangeant tous les styles, jusqu’au classique. Pendant ce temps, Joe Massot en profite pour tourner des scènes du film « The song remains the same » qui sortira en 76. Et en automne, c’est un Led Zeppelin à genoux qui s’arrête, sensé entamer l’élaboration de son sixième opus ; Jones se tâte pour accepter la direction des chœurs de la cathédrale de Winchester qui lui permettrait de s’évader, et Plant, malgré son Melody Maker Award de meilleur chanteur reçu, a la voix détruite par les représentations incessantes, et sera opéré de la gorge dans le plus grand secret.
L’échéance du contrat avec Atlantic arrivant à son terme, Led Zeppelin ouvre le bal de 1974 en annonçant la création pour octobre de sa maison de disque, « Swan song » ; Grant asseyant encore plus l’autonomie du groupe et ses recettes, débauchera avec réussite Bad Company, Roy Harper, ou encore Pretty Things qui dépucellera Swan Song avec le single « Is it only love ». Le groupe passe ce début d’année en stand by complet, et seul Page travaille sur le futur album. Dés février, reprennent les sessions d’enregistrements. « Physical graffiti », bouclé en mai, sera l’album le plus long à enregistrer, au gré d’une certaine usure peut être, mais aussi, d’une certaine raison et d’une certaine maturité sans doute. Des propositions de festivals estivaux sont déclinées, pour privilégier le tournage de Massot remplacé par Peter Clifton, et la clôture du travail de l’album en cours. Le calme avant la tempête ! La plus grosse tournée jamais élaborée prend forme dans les esprits.
1975 débute par des représentations Européennes laborieuses avec un Plant peu convaincant tout juste remis, et un Page diminué qui s’est fracturé deux doigts accidentellement. Ce n’est qu’au mois de février, pendant le passage US, que « Dazed and confused » peut être rejoué, ré ouvrant les portes des improvisations les plus folles au groupe, alors que la fin de mois voit la sortie du double album « Physical graffiti » dans sa pochette élaborée, qui explose les ventes aussitôt, avec entre autres les 9 minutes 41 d’un « Kashmir » oriental au possible, annonciateur de l’axe de plus en plus prépondérant de Page et Plant. La machine de guerre munie de son moteur neuf a terminé son rodage et ses ajustements. Un temps de pause, ponctué par quelques concerts Londoniens réunissant dans les 85 000 fans, mettra les bêtes au retour au calme, excepté un exode fiscal afin se soustraire à la gourmandise perceptrice de l’Angleterre. La machine Led Zeppelin est à son zénith de gloire et de revenus. Mais, après un séjour touristique dans l’Atlas marocain cher à Plant, survient le coup du sort ; poursuivant ses vacances à l’île de Rhodes, il est victime en famille d’un terrible accident de voiture, dont les conséquences entraîneront l’annulation pure et simple de la tournée mondiale. Du cataclysme aux catastrophes... Grant s’attelle en désespoir de cause, à la sortie du film pour nourrir des fans brutalement dépités et affamés, et il encourage Page à travailler sur un nouvel album, en compagnie d’un Plant en fauteuil roulant, entamant tout juste une rééducation ardue. Tant bien que mal, et marqué par les événements, le septième album sera enregistré en novembre à Munich. Début décembre, Plant chantera assis dans une représentation inutile...
1976 ou l’année noire... Plant boîte, physiquement, mais aussi parce que, préoccupé par l’état de sa femme. Page se démène avec la bande son de « The songs remains the same » qui sortira en double album live à l’automne. Jones explore les perspectives arrivées en force de l’électronique des synthétiseurs. Et Bonham parfait sa collection d’automobiles luxueuses en éclusant quelques bières sur ses terres. En mars, « Presence » sort dans les bacs, (j’en connais qui cherche encore le nom du groupe sur la pochette, si si !), succès commercial, vite modulé à l’écoute, ce qui enrayera les ventes, malgré « Achilles last stand » qui attire la curiosité, pendant que « Royal Orléans » relaterait une mésaventure survenue au réputé sage Jones, en compagnie d’un travesti ; « paaas bien ! ». Enfin, septembre verra la sortie du travail de Page avec celle du film entier en octobre, dans une débâcle totale, excepté pour la fondation caritative qui recueillera les fonds perçus pour la première : humanitaire, ou abattement fiscal ? La fin d’année nécessite un électrochoc : une tournée s’annonce avec un Plant quasiment rétabli.
En fait, à cause d’un énième vocalochoc de Plant, qui commence par ailleurs à confondre furieusement antibiotique avec anti-stress, cette tournée débutera en retard en avril 1977, aux USA, avec un héroinochoc de Page qui défrayera la chronique en arrivant déguisé en officier nazi ! Ca a le mérite de concurrencer le mouvement Punk en plein essor ! Il s’effondrera aussi sur scène une semaine après, avec un billet d’excuse bienséant de sa mère et un mot du docteur. C’est aussi l’alcoolochoc avec un Bonham de plus en plus hagard, véritable soiffard belliqueux. Seul Jones, semble garder encore les pieds sur terre, fidèle à sa toujours distanciation des événements et des succès, dans un professionnalisme consciencieux. Pourtant, avec des prestations décousues, du désastre à la renaissance en passant par la banalité, la tournée engrange une nouvelle fois des records comme si le fan, longtemps affamé, peut être inconsciemment, savait qu’on ne loupait pas, de surcroît, un « dernier repas ». La chaude ambiance montera un peu plus en température fin juillet, avec l’emprisonnement de Bonham le paisible, qui envoie la première mandale à un agent de sécurité du promoteur Bill Graham, fautif d’avoir renvoyé balader le fiston de l’ogre Grant. Papa Grant qui se verra menotté aussi, pour être arrivé en force avec un Cole à la même enseigne, et quelques autres, pour un passage à tabac en règle. Deux jours après, Plant rappelle que c’est un type chanceux, en perdant son fils ; Page, Jones, et Grant, ne seront pas à l’enterrement, ce qui alimentera les rumeurs de dissolution du groupe, victime d’une nouvelle annulation légitime de tournée. Il n’est pas bon de sentir le gaz dans un Zeppelin ; 1977 aura été l’année où l’on a ri jaune, la tournée s’appelle « Destroyer ».
1978 sera pour Plant celle du deuil, et pour beaucoup de fans aussi, pensant leur groupe favori perdu à jamais, pendant que la meute de chiens médiatiques, ou encore moralisateurs, est lâchée sur le géant à l’agonie. Tous ses malheurs, c’est la faute à cette musique de dingues bourrée de messages subliminaux, à ces apôtres électrifiés du Malin, na ! Quelques jams anecdotiques, des tentatives infructueuses de remise au travail, et un Page malgré tout, tant bien que mal, penché sur son ouvrage. Enfin, en novembre, débutent les soubresauts du dirigeable, et en décembre, exilé dans des studios Suédois, Led Zeppelin termine l’enregistrement de son album.
1979 : Madame Plant met au monde un enfant, et personne ne meurt... bonne cuvée ? Led Zeppelin prends le mors au dents en s’échauffant au Danemark en juillet, après une absence de la scène de deux ans pleins. Le résultat est là : Page est complètement accroc à la drogue, et Plant semble se demander ce qu’il fait là. Le passage au festival de Knebworth sera de la même facture ; le public anglais, en pleine compassion, n’achèvera pas le mastodonte en totale déroute, sourd aux vindictes assassines de la presse. Mais, au fond de chacun, c’est la lecture d’une mort annoncée, sauf que personne ne peut souhaiter la fin de son rêve. En août sort « In through the out door », surtout grâce au travail de Jones, dernier mousquetaire apte au travail, avec notamment « All my love » que Plant dédiera à son fils disparu. En novembre, Led Zeppelin est élu groupe de l’année, comme dans un hommage au parfum nécrologique.
En 1980, sur fond de scandale avec un Cole incarcéré en prison pour possession de drogue, et menace de mort envers la famille d’un Grant qui l’a licencié, Led Zeppelin tente de se remettre à flots, les membres du groupe semblant avoir touché le fond, prêts à se reconstruire doucement. Les représentations, principalement en Allemagne, sont tablées sur deux heures maximum afin de préserver les états fébriles de Bonham et de Page, même si le batteur s’écroulera quasiment en début de concert à Nuremberg. Il est devenu une véritable éponge munie de baguettes, et arrive péniblement au dernier concert Européen du 7 juillet à Berlin, s’étant fait remplacé par Simon Kirke, (Bad Company), pour les rappels du concert de Munich deux jours auparavant. La légende s’achève par le décès du frappeur le 25 décembre, étouffé dans son coma éthylique. C’est la goutte... dans tous les sens du terme, et dramatiquement, la goutte, celle qui fait déborder le vase. Led Zeppelin est mort ce jour là, dans des vomissures, comme toutes les grandeurs en pleine décadence. La tournée US, « The eighties part one », n’aura pas lieu. Le 7 novembre, les membres du groupe prennent la décision avec Grant de clore l’histoire, après des évocations telles que Carmine Appice, Aynsley Dunbar, Cozy Powell, en remplacement potentiel. Le compte rendu officiel de cette décision sera fait par voix de presse le 4 décembre 1980.
Swan song devait contractuellement envers son distributeur Atlantis, honorer un dernier album ; c’est Page, s’initiant à devenir l’archiveur du groupe, qui se pencha sur le sujet. En 1982, aboutit cet ouvrage sous le titre de « Coda », inspiré par Jones, et signifiant le final d’un morceau musical, comportant huit titres dont le clin d’œil à Bonham, « Bonzo’s Montreux ». Mais finalement, de l’harmonica de Plant, au clavier et à la basse de Jones, en passant par la double manches de Page, tout le monde est en deuil, alors, indulgence à cette sorte de post-scriptum venu du passé du groupe au goût amère...
Swan song devait contractuellement envers son distributeur Atlantis, honorer un dernier album ; c’est Page, s’initiant à devenir l’archiveur du groupe, qui se pencha sur le sujet. En 1982, aboutit cet ouvrage sous le titre de « Coda », inspiré par Jones, et signifiant le final d’un morceau musical, comportant huit titres dont le clin d’œil à Bonham, « Bonzo’s Montreux ». Mais finalement, de l’harmonica de Plant, au clavier et à la basse de Jones, en passant par la double manches de Page, tout le monde est en deuil, alors, indulgence à cette sorte de post-scriptum venu du passé du groupe au goût amère...
L’épilogue de l’Histoire hésite, dans les années qui suivent, entre la tentation de la manne financière, ou la véritable sincérité de diverses entreprises musicales ; en même temps, si l’existence de Led Zeppelin est définitivement achevée, comment éviter, cependant, la rencontre et les relations fructueuses entre des musiciens qui ont écrit ensemble une page primordiale du Hard Rock, et essentielle du Rock en général ?
Du concert « Live aid » de juillet 1985, où les trois survivants s’entourent de Tony Thompson et Phil Collins à la batterie pour faire retentir pour la première fois la nostalgie dans le cœur de tous, à janvier 86, où une entrevue secrète se conclue par un renoncement à cause de la seule superstition d’un Page troublé par l’accident automobile de Thompson lors de sa venue, on peut penser que la tentation était grande.
En 88, dans une nuit New-yorkaise pour les 40 ans d’existence d’Atlantic, quelques classiques du groupe résonneront à nouveau, avec un Bonham junior sur les traces de son père, ce qui ne fera manquer à personne, non plus, d'avoir l’idée d’une perspective alléchante.
De l’avènement du Cd et du Dvd aux différents hommages plus ou moins commerciaux, que ce soit de la simple réédition sur un nouveau support, à la commémoration en 90 avec les inévitables best off et box set I et II, en passant par le travail acharné de Page à déterrer tout ce qu’il peut de Led Zeppelin, en véritable mémoire archiviste, la légende reste présente, et le fantôme plane encore pour longtemps dans les bacs, à travers les sorties des « BBC sessions » en 97 par exemple, ou encore « How the west was won » en 2003, sans compter le nombre impressionnant de bootlegs, propre à un groupe, par essence même, résolument live, dans ses improvisations à rallonges systématiques qui transformaient chaque concert en événement singulier.
Il n’en reste pas moins que les réunions Page / Plant, voguant sur les courants de la World Music et de l’arabisant avec des influences préhensibles du temps de « Kashmir », sont vraisemblablement des démarches authentiques chez deux icônes en déplacement perpétuel sur une trajectoire musicale éclectique. Il en est de même pour les travaux de Jones. Le tout étant, pour le fan, soit d’accepter cette diversité, soit de compartimenter, sans rancune et en toute reconnaissance pour cette visite déterminante dans le courant musical qui nous intéresse, le travail de ses héros.
Par delà les polémiques de plagiats et autres, qui remettent à leurs places les tornades offusquées de l’industrie du disque qui sait parfaitement faire fortune avec ce qu’elle-même définit comme du « piratage » lorsqu’il s’agit du cochon payeur, Led Zeppelin aura indéniablement pesé, et pèsera encore longtemps sur l’Histoire du Hard Rock et du Heavy Metal. Certes, pas pour l’ensemble de l’œuvre de sa bande de virtuoses géniaux, mais pour ses débuts tonitruants et révolutionnaires, son sens magique de l’alchimie, et, pour ceux qui auront eu la chance de les voir en live, leur intégrité vis-à-vis de leur public à travers de folles représentations. Le fan de musique Rock suivra ses acteurs mythiques sur les routes qu’ils exploreront sans doute jusqu’à leurs derniers souffles. Quant au fan de Metal, fort de l’inviolable cadeau que Led Zeppelin lui a offert, peut être, parfois, aura t-il juste envie de leurs rappeler une certaine conférence de presse : « Nous souhaitons faire savoir que la perte de notre ami cher et le profond respect que nous avons envers sa famille, ainsi que le sens de l’harmonie inséparable qu’il y avait entre nous, nous ont amenés à prendre la décision que nous ne pouvons pas poursuivre comme avant. »
Du concert « Live aid » de juillet 1985, où les trois survivants s’entourent de Tony Thompson et Phil Collins à la batterie pour faire retentir pour la première fois la nostalgie dans le cœur de tous, à janvier 86, où une entrevue secrète se conclue par un renoncement à cause de la seule superstition d’un Page troublé par l’accident automobile de Thompson lors de sa venue, on peut penser que la tentation était grande.
En 88, dans une nuit New-yorkaise pour les 40 ans d’existence d’Atlantic, quelques classiques du groupe résonneront à nouveau, avec un Bonham junior sur les traces de son père, ce qui ne fera manquer à personne, non plus, d'avoir l’idée d’une perspective alléchante.
De l’avènement du Cd et du Dvd aux différents hommages plus ou moins commerciaux, que ce soit de la simple réédition sur un nouveau support, à la commémoration en 90 avec les inévitables best off et box set I et II, en passant par le travail acharné de Page à déterrer tout ce qu’il peut de Led Zeppelin, en véritable mémoire archiviste, la légende reste présente, et le fantôme plane encore pour longtemps dans les bacs, à travers les sorties des « BBC sessions » en 97 par exemple, ou encore « How the west was won » en 2003, sans compter le nombre impressionnant de bootlegs, propre à un groupe, par essence même, résolument live, dans ses improvisations à rallonges systématiques qui transformaient chaque concert en événement singulier.
Il n’en reste pas moins que les réunions Page / Plant, voguant sur les courants de la World Music et de l’arabisant avec des influences préhensibles du temps de « Kashmir », sont vraisemblablement des démarches authentiques chez deux icônes en déplacement perpétuel sur une trajectoire musicale éclectique. Il en est de même pour les travaux de Jones. Le tout étant, pour le fan, soit d’accepter cette diversité, soit de compartimenter, sans rancune et en toute reconnaissance pour cette visite déterminante dans le courant musical qui nous intéresse, le travail de ses héros.
Par delà les polémiques de plagiats et autres, qui remettent à leurs places les tornades offusquées de l’industrie du disque qui sait parfaitement faire fortune avec ce qu’elle-même définit comme du « piratage » lorsqu’il s’agit du cochon payeur, Led Zeppelin aura indéniablement pesé, et pèsera encore longtemps sur l’Histoire du Hard Rock et du Heavy Metal. Certes, pas pour l’ensemble de l’œuvre de sa bande de virtuoses géniaux, mais pour ses débuts tonitruants et révolutionnaires, son sens magique de l’alchimie, et, pour ceux qui auront eu la chance de les voir en live, leur intégrité vis-à-vis de leur public à travers de folles représentations. Le fan de musique Rock suivra ses acteurs mythiques sur les routes qu’ils exploreront sans doute jusqu’à leurs derniers souffles. Quant au fan de Metal, fort de l’inviolable cadeau que Led Zeppelin lui a offert, peut être, parfois, aura t-il juste envie de leurs rappeler une certaine conférence de presse : « Nous souhaitons faire savoir que la perte de notre ami cher et le profond respect que nous avons envers sa famille, ainsi que le sens de l’harmonie inséparable qu’il y avait entre nous, nous ont amenés à prendre la décision que nous ne pouvons pas poursuivre comme avant. »
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